mardi 30 août 2011

Lave plus blanc que blanc

Si vous êtes de sexe masculin et que vous lisez ce blog, ce dont je vous remercie, je vous annonce que c'est l'heure d'aller boire une bière ou un café, suivant vos goûts. Parce qu'est venu le moment de parler de trucs de filles. Parce que c'est pas tout de s'installer dans un nouveau pays, il ne faudrait pas oublier de s'occuper de ce corps de rêve dont je suis dotée. Allez les gars, vous pouvez rester, après tout vous êtes aussi censé vous procurer au minimum du gel douche, voire du shampoing pour les plus chanceux d'entre vous.

Première bonne nouvelle, le communisme c'est plus ce que c'était, et on trouve partout des étiquettes familières, qui ont souvent le bon goût d'être en vietnamien ET en anglais, ce qui est quand même bien pratique pour savoir si le shampoing convoité me fera le cheveux plus doux, plus brillant ou plus résistant. Bien sûr que si c'est important. D'ailleurs, petit aparté, puisque l'image a été évoquée à Saint Etienne avant le départ. Si le taux d'humidité fait que j'ai le cheveux un peu plus bouclé qu'en France, je ne me suis pas transformée en ça :


Tout est sous contrôle. Ouf.

Deuxième bonne nouvelle, la politique tarifaire suit celle du reste. Produits occidentaux ou pas, c'est bien deux fois moins cher qu'en France. Je ne verrais que le beurre et le "fromage" - est-ce que la Vache qui Rit ça compte ? - qui sont relativement chers, pas très loin en tout cas du prix français. Ce qui s'explique très certainement par le fait que ni l'un ni l'autre ne sont franchement utilisés dans la cuisine vietnamienne.

BREF. Je me prépare donc à m'emparer de la première crème Nivea qui passe quand je me décide à quand même jeter un coup d'oeil à l'étiquette. Bien m'en a pris :


Dans un premier temps, le doute m'étreint : déjà que je ne parle pas deux mots de vietnamien (enfin si, deux, ce qui est très peu), mais l'anglais me réserverait-il aussi des surprises et "whitening" aurait-il un sens que j'ignore ? Petit coup d'oeil sur le reste du rayon, dans lequel il y a effectivement pléthore de crèmes "whitening". Donc non, ça veut bien dire ce que ça veut dire, les crèmes vendues vous proposent de vous blanchir.

Dire que je suis un peu surprise est un euphémisme. Puisque je peux le dire maintenant, la seule raison pour laquelle je suis au Vietnam est pour rendre tout le monde jaloux en étant bronzée en décembre. Objectif honorable quand on sait que je suis modérément bronzée en juillet. J'avais cru comprendre que chez les asiatiques, la mode est plutôt aux peaux claires, et après tout, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Il y a par contre un pas entre faire en sorte de ne pas bronzer et avoir la volonté de changer la couleur de sa peau, pas que je n'avais pas vraiment vu venir.

Après, pour l'efficacité, je suppose que c'est comme les crèmes anti-rides : on est plus dans la prévention que dans l'action. Je doute qu'on puisse mettre dans des produits grand public ce que Michael Jackson a utilisé. Mais comme les gammes blanchissantes existent dans toutes les marques proposées ici, aussi bien en crèmes pour le corps et pour le visage qu'en gels douche ou en déodorants (non, là j'ai moyennement compris), je me cantonne aux produits dont je comprends parfaitement l'étiquette. Parce que bon, si ma peau était plus blanche, on tomberait dans le translucide, ce qui n'est pas franchement un objectif en soi.

Bien sûr je ne terminerai pas sans mettre fin à l'abominable suspense : j'ai choisi une crème bêtement hydratante produite par Vaseline. Elle sent bon l'aloe vera, et en bonus, me fait rire à chaque fois que je l'utilise.

dimanche 28 août 2011

Guide à destination du piéton

Avant de commencer, un petit point "géographie de Hô Chi Minh Ville". Parce que ça a peut-être de l'importance. Ou pas du tout. J'en sais rien. Mais sait-on jamais, au cas où.

Je vis et travaille dans le quartier 7, le grand truc vert en bas à droite. Et non, contrairement à ce qu'on pourrait croire sur cette carte, je ne vis pas au milieu d'une rizière, il y a des routes et des maisons, et tout et tout. Pour l'instant, je me suis essentiellement cantonnée à ce quartier, la rentrée qui approche nécessitant un peu de travail. On n'est pas là pour se promener en polo-bermuda-chaussettes-Birkenstock. Tout ça pour dire que pour trouver du touriste, admirablement décrit à l'instant, il faut aller au centre-ville, le truc violet au milieu.

Je parle de touristes parce que je me dis, bien que n'en ayant pas vraiment croisé, ils doivent bien marcher un peu, eux. Parce que sinon, des piétons, ben y'en n'a pas. Ici, ON ROULE. Vous allez dire que je suis lourde avec ça, mais c'est pas une blague. J'en veux pour preuve cette photo d'un bout de parking du centre commercial du coin, prise aujourd'hui même :


Voilà. Et oui, aujourd'hui, nous sommes dimanche, mais comme le coup du Seigneur qui se repose le septième jour n'a pas un gros gros impact ici, donc il n'y a pas grand chose qui ferme.

Donc ici on roule, et on ne marche pas. Comme je suis toujours prise dans les turpitudes du dilemme vélo ou scooter, je me déplace à pieds ou en bus. Ce qui ne passe pas tout-à-fait inaperçu, puisque le fait d'être occidental implique nécessairement d'avoir les moyens (financiers) de s'épargner ce type de déplacements. Ce sont d'ailleurs les seules sollicitations dont j'ai fait l'objet. Quand je marche ou que j'attends le bus, les taxis, ou bien plus souvent des gens à scooter, me proposent leur service. Et quand je dis sollicitations, j'exagère presque : en général un signe de la main, et aucune insistance quand je refuse. Je suppose que ce sera un peu différent dans les coins touristiques, mais pour l'instant, à part ces petites sollicitations et quelques regards appuyés, être occidentale ne fait aucune différence.

Bref. Ne faisons pas mentir le titre de ce message, et passons au guide à destination du piéton. Premier aspect : les trottoirs. Là où on en est censé marcher, ça, ça ne change pas. Sauf que comme ici, on ne marche pas, les trottoirs sont utilisés pour bien d'autres choses. Les petites boutiques y débordent largement, les restaurants encore plus, que ce soit pour les terrasses ou les stands de vente à emporter. De manière générale, c'est bien beau de rouler en scooter, mais vient un moment où il faut le garer, et c'est là la fonction essentielle des trottoirs. Donc pour marcher, on zigzague entre tout ça, et on descend sur la route en cas de besoin.

Ce qui nous amène au deuxième point : la cohabitation avec les différents véhicules, et notamment, comment traverser une route. Les passages piétons, comme les feux rouges et globalement tout ce qui concerne le code de la route, sont là, mais à titre indicatif. Le point positif, c'est que du coup, on peut traverser absolument n'importe où, petite rue ou grande avenue, et qu'on ne se fait jamais klaxonner pour ça. Le point négatif, c'est que si vous attendez au bord du trottoir qu'on s'arrête pour vous laisser passer, vous allez attendre très longtemps. Toute votre vie si vous n'y prenez pas garde.

Du coup, pour traverser, la première étape, c'est de se lancer. C'est un peu impressionnant au début, parce que ça va à l'encontre de tout ce que votre maman vous a toujours dit : "regarde à gauche, à droite, attends que le bonhomme soit vert, ne traverse pas si une voiture arrive, traverse sur le passage piéton". Là, on s'en fout, quand on veut traverser, on traverse. Pas d'inquiétudes, personne ne vous en veut, personne ne veut vous rouler dessus. Il faut faire confiance à ceux qui roulent : ils vont vous éviter. Tout ce qu'il y a à faire, c'est les aider à anticiper votre trajectoire. Donc on marche droit, pas trop vite et on regarde ce qui se passe autour. Ca a l'air dangereux comme ça, mais en fait pas du tout : les gens préfèreront s'arrêter plutôt que de vous écraser, et comme ils ne roulent pas très vite et qu'ils sont vraiment attentifs en conduisant, ils vous voient venir de loin et font ce qu'ils ont à faire.

Même si ça ne fait pas très local et même si le fonctionnement de la circulation vous échappe complètement, marcher ici ne pose aucun problème, puisque contrairement au parisien qui préfèrerait franchement vous voir gisant dans le caniveau que ralentir, la seule règle qui semble prévaloir ici, c'est le respect de tous les autres usagers.

samedi 27 août 2011

Cù Chi

Encore un message aujourd'hui, vous l'aurez compris, j'ai enfin internet. Donc je vais pouvoir rattraper mon retard.

La chronologie de ce blog ne ressemble déjà à rien, donc autant continuer gaiement. Revenons au lendemain de mon arrivée, dimanche dernier donc. Même pas, revenons carrément au samedi soir. Nous discutions avec Mai, qui me demande ce que je voudrais faire pendant que je suis ici. Je mentionne les tunnels de Cù Chi, qui figurent dans tous les guides de voyage. Un truc que j'aimerais bien faire, comme ça, un de ces quatre.

Dimanche matin, je me lève, tôt, puisque j'ai un peu fait mon jet lag à l'envers, et je trouve une Mai toute prête qui me dit qu'aujourd'hui, on va visiter les tunnels de Cù Chi. Je ne crois pas qu'elle ait compris l'expression sur mon visage qui pourtant disait assez clairement "j'ai fait un gros voyage hier, je suis là pour un an, j'ai le temps, perso, je ferais bien rien aujourd'hui". Je n'ai pas osé verbaliser, donc nous voilà parties.

Pour ceux qui n'auraient pas appris le Guide du Routard Vietnam par coeur, Wikipedia vous donne les grandes lignes de ce que sont les tunnels de Cù Chi : grandes lignes.

Ce n'est donc pas très loin d'HCMV, mais le rapport temps/distance est un peu différent de ce qu'on connait en France, à plus forte raison quand on voyage en bus publics. Donc deux correspondances et trois heures de route plus tard, nous voilà arrivées. Petit pique-nique, et on va pour visiter. On essaie en tout cas. Le site a beau être un must-see, il n'y a pas des tonnes de panneaux, et ils sont essentiellement en Vietnamien. Autant dire que je navigue à vue.

On arrive à une pagode qui rend hommage aux vietnamiens morts pour la république communiste. Enfin je crois. Texte en vietnamien, tout ça tout ça.




On finit par trouver l'entrée, dans la forêt, avec des arbres-bambous. On essaie de se repérer, de voir où on peut rentrer : échec. Il commence à pleuvoir, cette sortie s'engage plutôt mal.

On trouve refuge dans une hutte un peu comme celle-là :


Hutte dans laquelle est passée une vidéo (en anglais, enfin à peu près) qui raconte l'histoire des tunnels et de la guerre avec les Etats-Unis. Je n'ai pas tout compris, mais le ton légèrement propagande communiste m'a fait sourire. Puis un miracle se produit : dans la hutte, il y a également un couple, de suisses m'apprend-on, qui est venu avec sa traductrice. Du coup, on se rapproche discrètement, et on ne les lâchera plus jusqu'à la fin de la visite. On nous explique un peu la vie, bien organisée, des souterrains, on nous montre avec quoi ils ont été creusés (l'équivalent de la pelle qu'on utilise pour rempoter ses géraniums), et un gentil militaire prend le relai pour nous emmener dans les tunnels.

Il nous montre les entrées alors utilisées par les vietnamiens, des espèces de petits carrés fort bien cachés. On propose au suisse de tester l'entrée, il rentre dans le trou mais ne va pas plus loin. On me propose aussi, je décline. Je ne suis pas sûre que j'aurais jamais pu en sortir, et à J+1, ça aurait été moche. Le guide nous montre ensuite les pièges en bambou à destination des américains, tout aussi bien cachés (mais avec des barrières autour pour éviter de bêtes accidents), qui ressemblent à ça :



Il en existe plusieurs variétés, qui on toutes en commun qu'on n'a pas du tout envie de tomber dedans.

Ensuite commencent les choses sérieuses. On descend un escalier, qui nous amène dans une petite pièce souterraine. Premier petit bout de tunnel, qui a été agrandi pour les touristes. Par agrandi je veux dire qu'on peut avancer en étant seulement plié en deux. Moi je trouve déjà ça très petit et oppressant, mais effectivement, je n'ai encore rien vu. Il faut savoir que ces tunnels, creusés donc avec de petites pelles, sont faits uniquement en terre. Pas de bois, pas de pierre, rien que de la terre. Bien tassée, mais quand même. Comment ça ne s'est pas écroulé avec le temps, ou bêtement avec les tonnes de bombes qui sont tombées dessus, j'en sais rien et dans ma tête, ça tient pas loin du miracle.

Nous sommes alors arrivés dans l'ancien QG, dans lequel se sont prises d'importantes décisions. Il y a maintenant des mannequins qui représentent d'importants dignitaires communistes. Lesquels, j'en sais rien, à part, Ho Chi Minh, je ne suis pas très à jour dans mon petit livre rouge vietnamien.



Là, on nous propose de prendre un tunnel de 30 mètres, pas aménagés celui-là. Bon, quelque part, on est là pour ça, donc c'est parti. Et là, comment dire. Nous sommes plusieurs mètres sous terre, pliés en quatre dans un tunnel très étroit, il fait très chaud, on ne respire pas très bien, il y a des dénivelés, pas de lumière, et pendant la majeure partie du trajet, on ne voit ni l'entrée ni la sortie. Il y a alors une espèce d'instinct qui arrive et qui crie danger. Ne pas paniquer, juste avancer, en se disant qu'il y a une sortie, que ça va aller, et que non, on ne va pas mourir. L'expérience est plutôt physique, et surtout stressante. Ce n'est pas spécialement indiqué à l'entrée, mais interdiction absolue pour les claustrophobes.

En sortant, on se dit que si ce n'était pas forcément l'idée de départ, les tunnels n'ont vraiment pas été conçus pour des occidentaux, et que les GI qui ont été envoyés là-dedans avec leur barda ont dû en garder un souvenir ému. Ceci étant dit, même si globalement les vietnamiens sont plus petits et plus fins que les occidentaux (ça fait cliché, je sais, mais en même temps, c'est pas faux), comment des milliers de personne ont pu vivre et combattre là-dedans, je ne sais pas, mais ça force le respect. Vraiment.

Outre l'aspect historique, puisque finalement, on connait surtout la guerre du Vietnam par le prisme américain, cette visite est une vraie expérience, et je ne regrette absolument pas d'avoir visité ce site. Ceci étant dit, il vaut quand même mieux être un peu en condition, et si l'occasion se présentait, je doute que je recommencerai.

Je pense que j'aurais totalement perdu cette guerre.

Miss Météo

Non, il ne m'a pas poussé un corps de mannequin et je ne fais pas de blagues vaseuses. Mais le climat est tout de même suffisamment particulier pour que je me fende d'un point météo.

Ceux avec qui j'avais un peu discuté du grand départ savent que ma plus grosse inquiétude était le climat. Tropical. Chaud et humide. Avec en plus la mousson. Pas de bol, je gère mieux le froid que la chaleur. Allais-je donc mourir de déshydratation dans les trois jours ? Ca fait une semaine que je suis là, donc c'est une question un peu rhétorique : non, je ne suis pas morte. Je peux donc vivre dans un pays chaud, et j'en suis la première surprise.

Alors chaud et humide, qu'est-ce que c'est ? C'est ce qu'on appelle "lourd" par chez nous, ou orageux pour employer le langage soutenu qu'on est censé avoir à l'écrit. En même temps, c'est un blog, pas une encyclopédie. Lourd donc. Voire même très lourd. Et quand le ciel est dégagé et que le soleil tape, notamment en milieu de journée, c'est très lourd et très chaud en même temps. La différence est subtile, mais quand vous êtes dessous, vous comprenez. Disons que pour le côté lourd, à l'ombre ou pas, ça ne change rien, alors que quand le soleil s'y ajoute, on est franchement mieux à l'ombre.

Pour être très claire, ce n'est pas mon climat préféré, rapport au fait que j'aime moyen le chaud. Ceci étant dit, ce n'est pas ingérable. Il faut juste accepter de transpirer. Ce n'est pas sale, c'est ton corps qui te dit qu'il a trop chaud. Dès qu'on quitte un endroit climatisé, notre corps se recouvre d'une fine couche de sueur, qui peuvent aller rapidement jusqu'aux grosses gouttes si on fait un effort, comme marcher dans la rue. Pour faire court et délicat, ça colle. Oui, c'est moche, mais une fois qu'on s'est fait à l'idée, on pense à autre chose, et on vaque à ses occupations. Et dans tous les intérieurs, vous avez au pire du pire un ventilateur, souvent plusieurs, voire la clim' dans certains endroits. Ventilateurs qui s'achètent entre 30.000 et 60.000 dongs (entre grosso modo 1,5 et 3 dollars) dans les boutiques de trottoir. Mais on reparlera plus tard du coût de la vie.

La question que l'on peut se poser, que je me pose en tout cas, c'est est-ce que le caractère orageux du climat est dû à la mousson ? Est-ce que ce sera à peu près tout le temps comme ça, ou pire, ou mieux ? Parce que oui, en ce moment, je vis la période de la mousson. Rien que de le dire, je trouve ça très classe. Globalement, ce n'est pas bien méchant : il pleut en fin de journée, la plupart du temps une pluie tout ce qu'il y a de plus normal, qui rafraichit un peu l'atmosphère, ce qui n'est pas désagréable.

Mais parfois, la pluie s'énerve un peu, et ça devient un peu plus impressionnant. C'était le cas mercredi où il a plu très fort tout l'après-midi, avec coupure de courant à la clé, et forcément, inondation des rues un peu en cuvette.


Je vous mets une vidéo autant pour le côté visuel qu'auditif. Parce que dans ces moments, pleuvoir à grosse goutte prend une autre dimension et ça fait un bruit impressionnant. A ce moment, j'étais à l'école, donc vous apercevez le quartier de Phu My Hung où je travaille, et qui est assez différent des autres coins que j'ai vu pour l'instant. Mais j'en parlerai plus tard (oui, j'ai PLEIN de choses à raconter). Par contre, je ne vous cacherai pas que je suis rentrée en bus, et que je me suis fait rincée en l'attendant. J'ai presque eu froid, c'est dire.

Hier soir, c'était reparti. Une pluie énorme pendant des heures, un bruit de fou, et le niveau de l'eau qu'on voit monter dans la rue, avec pour faire bonne mesure, de beaux éclairs.


Pour le coup j'étais à l'intérieur. Mais le temps de sortir sur le balcon pour filmer, j'étais déjà trempée. Mousson 1 - 0 Toit.


vendredi 26 août 2011

Une histoire de transport

Ca va maintenant faire une semaine que je suis arrivée, il est temps de rentrer dans le vif du sujet. Mais par où commencer ? Par le début me direz-vous. Vos suggestions manquent sacrément d’originalité, mais soit.

Le début donc, premier jour, a été tonitruant. Ma directrice est donc venue me chercher à la gare, et nous sommes parties vers le logement qu’elle m’avait trouvé « en attendant », à savoir une chambre dans une maison partagée par plusieurs vietnamiens, dont deux filles avec qui je vais travailler. Elle avait visité d‘autres chambres, mais n’avait pas voulu prendre de décision sans mon consentement. Ni une ni deux, Mai, qui donc travaille à la crèche, embauche son copain, et nous voilà partis tous les quatre en visite. Oui, à la descente de l’avion, j’ai peur de RIEN.

Là, vous pensez que ce que je raconte n’a strictement aucun intérêt. Je vous l’accorde, mais 1) sur mon blog, je fais bien ce que je veux, et 2) ça introduit ce qui vient. Parce que quand je dis « nous partons visiter des logements », vous voyez une voiture. Grave erreur. Ici, on se déplace en scooter/mobylette/moto. Donc on sort les motos, on me tend un casque, qui ressemble plus à un casque de vélo qu’autre chose, et je comprends qu’on attend de moi que je grimpe à l’arrière d’un de ces engins. Je ne suis pas sûre que quelqu’un ait remarqué que j’ai changé de couleur, ou alors ça a été attribué à la fatigue du voyage. Toujours est-il qu’à ce moment précis, je n’avais JAMAIS posé mon séant sur un deux roues qui ne nécessite pas de pédaler. Mais bon, tout le monde a l’air de trouver très naturel de me faire monter là-dessus, c’est que ça doit l’être : go.

Alors évidemment, ça fait très peur, les premières fois sont vite terrifiantes. Et une fois passé le premier choc d’être sur une moto vient le concept de circulation à HCMV. Comme je l’ai dit, le trafic est essentiellement constitué de deux roues, essentiellement à moteur, accompagnés de quelques vélos, voitures, bus et camions. Mais vraiment quelques. Pensez au périph’ d’une quelconque grande ville, et remplacez chaque voiture par un scooter. Voilà. Alors la bonne nouvelle, c’est que ça ne roule pas très vite, pas plus de 50 à l’heure quand c’est tout droit et dégagé. La moins bonne nouvelle c’est que le code de la route est très optionnel. Les feux rouges, quand il y en a, sont indicatifs : si on tourne à droite, ben on passe. Ici, on conduit au klaxon : on klaxonne pour un oui ou un non, pour signaler qu’on est là, pour indiquer qu’on va dépasser, pour dire dégage… Pour tourner, on tourne, et s’il faut couper la route dans l’autre sens, ainsi soit-il.

J’ai donc cru mourir plus d’une fois. En fait, j’ai eu des crampes aux épaules pendant quelques jours à force de me cramponner derrière comme si ma vie en dépendait. Ce qui bizarrement, n’était pas le cas. J’ai pas encore vu d’accident, et je suis maintenant parfaitement détendue quand je monte sur un scooter. J’envisage même de m’en acheter un, parce qu’il n’y a pas à dire, ici, c’est quand même le plus pratique.

mardi 23 août 2011

Le grand voyage

Je suis donc bien arrivée à HCMV, mais je n'ai pas internet pour l'instant, donc je suis décalée, et ce blog est déjà n'importe quoi.

Reprenons dans l'ordre chronologique : le voyage de la France au Vietnam. Par un heureux hasard, au moment où j'ai pris mes billets, les moins chers étaient ceux de Singapore Airlines, qui est, je l'avais alors appris, la meilleure compagnie du monde. Et effectivement, ça ne rigole pas.

Première partie du vol, Paris-Singapour, 12 heures, bam. On ne va pas se mentir, c'est TRES long, et j'étais bien contente quand on a atterri. Par contre, on est effectivement très bien traité sur cette compagnie. Déjà, les hôtesses sont toutes très belles. Ce qui n'apporte pas grand chose, d'accord, mais ça ne gâche pas non plus. Les toilettes sont assez spectaculaires. Bon, ce sont de bêtes toilettes d'avion, mais sur cette compagnie, on trouve aussi des brosses à dents, du dentifrice, une solution dentaire, de la crème pour mains, des peignes, etc. En plus évidemment de la brosse à dent-dentifrice accompagnant la paire de chaussette offerte à tous les passagers. Parce que bon, juste un coussin et une couverture, c'est un peu léger. Chose amusante, à partir du moment où on entre dans l'avion, on passe à l'heure de la destination. Du coup, on a embarqué à midi, et un peu plus d'une heure après, on nous servait le déjeuner, qui était en fait le dîner. Après, ils nous on fait fermer les volets des hublots, pour faire comme si c'était la soirée, et à l'heure de la tombée de la nuit à Singapour, ils ont éteint les lumières dans l'avion. Evidemment, c'est un poil frustrant quand on a fait exprès de prendre le hublot pour regarder le paysage. Mais avec le recul, ça m'a probablement évité le jet lag, donc c'est pas plus mal.

J'ai regardé deux films, Midnight in Paris, dont je cherche encore l'intérêt, et le très sympa Lovely Bones ; j'ai un peu dormi, et sur les coups de 4h du mat' heure locale, on nous a servi le petit déjeuner, qui aurait pu être le diner, j'aurais pas vu la différence. Et sur les coups de 6h, arrivée à l'aéroport de Singapour. Impressionnant l'aéroport, où tout n'est que luxe, calme et volupté. Moquette partout au sol, boutique Hermès, aire jeux vidéo, petits jardins intérieurs... Je suis pas spécialement une experte en aéroport, mais c'est de loin le plus chouette dans lequel j'ai mis un pied.

Trois heures d'attente avant de partir vers HCMV, pour embarquer sur un petit vol d'1h30. Sur lequel on nous a resservi un petit-déjeuner chaud, comme sur le vol d'avant. Et même sur ce bébé vol, on peut se brosser les dents. C'est tout bête, mais c'est vraiment HYPER agréable après des vols aussi longs.

Vu d'en haut, sur cette partie du Vietnam, on ne voit que de l'eau : le Mékong, la rivière Saïgon, d'autres dont je ne connais pas le nom, et des canaux partout. L'eau est parfaitement marron, mais on entre déjà dans un autre monde. Puis enfin, c'est l'arrivée à HCMV. La piste d'atterrissage fait un peu peur, mais comparé à l'aéroport, c'est que dalle. On commence par un grand couloir tout blanc, au bout duquel l'armée est là pour vérifier le visa. J'avais un peu peur qu'on me pose des questions que je ne comprenne pas, mais l'officier ne m'a pas adressé la parole, donc en fait non. On arrive ensuite dans un grand hall tout blanc, où on récupère ses bagages. Bagage qui passe au scanner avant d'arriver dehors. Parce qu'ici, les gens qui attendent les passagers attendent dehors, sur le trottoir. Heureusement, ma directrice était venue me chercher, parce que pour avoir un taxi, c'est un peu la guerre, et il vaut mieux connaitre son sujet. Et parler la langue. Mais là commence une nouvelle histoire, que je raconterai une prochaine fois.

jeudi 18 août 2011

J-pas grand chose

Le grand départ est pour après-demain, comme on peut dire que ça se rapproche dangereusement, il est temps de se lancer enfin dans le web 2.0 (non, Facebook, ça compte pas).

Voici donc mon premier blog, puisque sait-on jamais, je vais peut-être avoir des choses à raconter. Pour ceux qui seraient tomber là par hasard, je situe le contexte : je suis instit', et je pars enseigner au Vietnam, à Ho Chi Minh Ville, Saigon pour les nostalgiques de l'époque coloniale.

Ce que je vais raconter ici, j'en sais trop rien pour l'instant, faudra déjà que je m'y tienne. Il faut dire que c'est la première fois que je mets un pied en Asie, dans un pays non-occidental de manière plus générale, et que du coup, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, ce qui va me surprendre, me déplaire, ce que je vais pouvoir aimer ou comprendre. Le mystère, la grande aventure, et ça, c'est chouette. Je suppose que c'est un peu tout ça que je vais raconter.

Peut-être que je commencerai par raconter mon beau voyage en A380 (la classe), ou peut-être que mes premières courses, qu'il faudra faire tout de suite, histoire de ne pas mourir de faim, seront un moment de solitude assez intense pour que je me fende d'un beau message. Parce que pour l'instant, mon vietnamien se limite à bonjour et merci, et que je ne sais pas bien à quel point l'anglais est répandu dans le pays... Notez que le simple passage aux services d'immigration pourrait déjà être sympa.

Bref, tout ça pour dire pas grand chose, j'en conviens. J'essaierai de faire mieux la prochaine fois, et en attendant, je vais peut-être commencer à faire mes bagages, histoire de.