samedi 27 août 2011

Cù Chi

Encore un message aujourd'hui, vous l'aurez compris, j'ai enfin internet. Donc je vais pouvoir rattraper mon retard.

La chronologie de ce blog ne ressemble déjà à rien, donc autant continuer gaiement. Revenons au lendemain de mon arrivée, dimanche dernier donc. Même pas, revenons carrément au samedi soir. Nous discutions avec Mai, qui me demande ce que je voudrais faire pendant que je suis ici. Je mentionne les tunnels de Cù Chi, qui figurent dans tous les guides de voyage. Un truc que j'aimerais bien faire, comme ça, un de ces quatre.

Dimanche matin, je me lève, tôt, puisque j'ai un peu fait mon jet lag à l'envers, et je trouve une Mai toute prête qui me dit qu'aujourd'hui, on va visiter les tunnels de Cù Chi. Je ne crois pas qu'elle ait compris l'expression sur mon visage qui pourtant disait assez clairement "j'ai fait un gros voyage hier, je suis là pour un an, j'ai le temps, perso, je ferais bien rien aujourd'hui". Je n'ai pas osé verbaliser, donc nous voilà parties.

Pour ceux qui n'auraient pas appris le Guide du Routard Vietnam par coeur, Wikipedia vous donne les grandes lignes de ce que sont les tunnels de Cù Chi : grandes lignes.

Ce n'est donc pas très loin d'HCMV, mais le rapport temps/distance est un peu différent de ce qu'on connait en France, à plus forte raison quand on voyage en bus publics. Donc deux correspondances et trois heures de route plus tard, nous voilà arrivées. Petit pique-nique, et on va pour visiter. On essaie en tout cas. Le site a beau être un must-see, il n'y a pas des tonnes de panneaux, et ils sont essentiellement en Vietnamien. Autant dire que je navigue à vue.

On arrive à une pagode qui rend hommage aux vietnamiens morts pour la république communiste. Enfin je crois. Texte en vietnamien, tout ça tout ça.




On finit par trouver l'entrée, dans la forêt, avec des arbres-bambous. On essaie de se repérer, de voir où on peut rentrer : échec. Il commence à pleuvoir, cette sortie s'engage plutôt mal.

On trouve refuge dans une hutte un peu comme celle-là :


Hutte dans laquelle est passée une vidéo (en anglais, enfin à peu près) qui raconte l'histoire des tunnels et de la guerre avec les Etats-Unis. Je n'ai pas tout compris, mais le ton légèrement propagande communiste m'a fait sourire. Puis un miracle se produit : dans la hutte, il y a également un couple, de suisses m'apprend-on, qui est venu avec sa traductrice. Du coup, on se rapproche discrètement, et on ne les lâchera plus jusqu'à la fin de la visite. On nous explique un peu la vie, bien organisée, des souterrains, on nous montre avec quoi ils ont été creusés (l'équivalent de la pelle qu'on utilise pour rempoter ses géraniums), et un gentil militaire prend le relai pour nous emmener dans les tunnels.

Il nous montre les entrées alors utilisées par les vietnamiens, des espèces de petits carrés fort bien cachés. On propose au suisse de tester l'entrée, il rentre dans le trou mais ne va pas plus loin. On me propose aussi, je décline. Je ne suis pas sûre que j'aurais jamais pu en sortir, et à J+1, ça aurait été moche. Le guide nous montre ensuite les pièges en bambou à destination des américains, tout aussi bien cachés (mais avec des barrières autour pour éviter de bêtes accidents), qui ressemblent à ça :



Il en existe plusieurs variétés, qui on toutes en commun qu'on n'a pas du tout envie de tomber dedans.

Ensuite commencent les choses sérieuses. On descend un escalier, qui nous amène dans une petite pièce souterraine. Premier petit bout de tunnel, qui a été agrandi pour les touristes. Par agrandi je veux dire qu'on peut avancer en étant seulement plié en deux. Moi je trouve déjà ça très petit et oppressant, mais effectivement, je n'ai encore rien vu. Il faut savoir que ces tunnels, creusés donc avec de petites pelles, sont faits uniquement en terre. Pas de bois, pas de pierre, rien que de la terre. Bien tassée, mais quand même. Comment ça ne s'est pas écroulé avec le temps, ou bêtement avec les tonnes de bombes qui sont tombées dessus, j'en sais rien et dans ma tête, ça tient pas loin du miracle.

Nous sommes alors arrivés dans l'ancien QG, dans lequel se sont prises d'importantes décisions. Il y a maintenant des mannequins qui représentent d'importants dignitaires communistes. Lesquels, j'en sais rien, à part, Ho Chi Minh, je ne suis pas très à jour dans mon petit livre rouge vietnamien.



Là, on nous propose de prendre un tunnel de 30 mètres, pas aménagés celui-là. Bon, quelque part, on est là pour ça, donc c'est parti. Et là, comment dire. Nous sommes plusieurs mètres sous terre, pliés en quatre dans un tunnel très étroit, il fait très chaud, on ne respire pas très bien, il y a des dénivelés, pas de lumière, et pendant la majeure partie du trajet, on ne voit ni l'entrée ni la sortie. Il y a alors une espèce d'instinct qui arrive et qui crie danger. Ne pas paniquer, juste avancer, en se disant qu'il y a une sortie, que ça va aller, et que non, on ne va pas mourir. L'expérience est plutôt physique, et surtout stressante. Ce n'est pas spécialement indiqué à l'entrée, mais interdiction absolue pour les claustrophobes.

En sortant, on se dit que si ce n'était pas forcément l'idée de départ, les tunnels n'ont vraiment pas été conçus pour des occidentaux, et que les GI qui ont été envoyés là-dedans avec leur barda ont dû en garder un souvenir ému. Ceci étant dit, même si globalement les vietnamiens sont plus petits et plus fins que les occidentaux (ça fait cliché, je sais, mais en même temps, c'est pas faux), comment des milliers de personne ont pu vivre et combattre là-dedans, je ne sais pas, mais ça force le respect. Vraiment.

Outre l'aspect historique, puisque finalement, on connait surtout la guerre du Vietnam par le prisme américain, cette visite est une vraie expérience, et je ne regrette absolument pas d'avoir visité ce site. Ceci étant dit, il vaut quand même mieux être un peu en condition, et si l'occasion se présentait, je doute que je recommencerai.

Je pense que j'aurais totalement perdu cette guerre.

1 commentaire:

  1. Ayé, j'ai rattrapé mon retard sur tes aventures. Bah c'est bien sympa tout ça.
    Je me suis toujours dit que si je devais aller vivre à l'étranger, ce serait pour tomber dans un pays qui n'aurait pas grand chose à voir avec ce que je connais déjà.
    Bonne continuation maitresse!

    PS: j'attends les cosplays "pyjama noir".

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